11 février 2008

E. Péladeau

Si je devais prendre une décision finale aujourd’hui quant à mon avenir de parent ou de non-parent, je flusherais la banque mixte, je vendrais la maison et je m’achèterais un loft chez nous, en bââsse-ville. Mais… je ne dois pas prendre une décision aujourd’hui. C’est fucké, on a de la pression de certaines personnes à se rembarquer en adoption banque mixte et, de l’autre côté, y’a des gens qui espèrent secrètement qu’on ne refera jamais une telle connerie. Nos noms sont encore sur la liste d’adoption régu et ça, c’est safe. Pas de bébé avant 2010, minimum… et à ce moment-là, on pourra dire fuckit si on est de retour en ville à faire notre vie d’égoïstes gras dur. Ou pas-fuckit, mais dans ce cas, faudrait acheter un condo 2-3 chambres. Y’en a qui pensent : « Parent un jour, parent toujours ». Pour nous, c’est pas si clair que ça. Surtout qu’on a le choix.

En même temps, on pourrait faire comme si de rien n’était. Remonter dans le wagon BM, recevoir une proposition d’enfant au printemps, recommencer les visites avec les parents biologiques, réapprendre à connaître un petit boobie, dédier nos vies à lui ou à elle, oublier qu’on a eu un break d’enfant et qu’avant c’était Bonnichon qui était chez nous. Ça me semble une tâche impossible. Je n’ai aucune force pour affronter toute la merde. Je ne sais pas si je peux vraiment accepter les risques de perdre un autre enfant. Ça fait chier.

Et c’est pas juste ça. Ça me tente pas. Demain, ça va être différent, peut-être. Mais peut-être pas assez différent pour avoir le courage de sauter aveuglément dans une nouvelle aventure babyesque. Il y a encore la possibilité de faire un bébé. Mais faut vouloir pour vrai. En attendant, on revire la situation de tous les côtés et encore et encore… J’en dors mal la nuit, mais je ne peux pas faire autrement que d’y penser. Le soir et la fin de semaine, Boobie et moi, on ne parle que de ça. Oui-non-oui-non-oui-non-non. Non?

04 février 2008

Je vais m'endormir dans l'autobus tantôt

On va s'en sortir.

J'espère que le père de Chucky est au courant que c'était la fête de son fils, il y a deux jours.

Boobie et moi, on continue d'entretenir de loooongues discussions et de petites réflexions sur la suite des choses, nos plans familiaux et tout le reste. Je viens de recommencer le travail et ça va probablement m'aider à prendre du recul (mais pas trop). On est bonnes dans le deuil, finalement. On est des endeuillées qui savent se tenir comme du monde et moins paniquer que les gens autour d'elles... On ne peut vraiment pas savoir qu'on a ce talent-là avant de vivre une telle histoire de fou.

Je suis fatiguée, mais ça va bien. On va reparler à notre TS au début avril, peut-être avant. Il faut savoir ce qu'on fait avec notre dossier banque mixte. Les morceaux sont en train de se remettre en place. J'ai hâte d'avoir les idées claires.