19 mars 2009

Démarche philosophique - Où je m'énarve

Boobie et moi, on est de mauvais parents. Eh oui.
On le sait, on ne pourra jamais l'emporter contre la masse.
Il y a mille et une raisons pour nous accuser de ne pas faire ce qu'il faut (i.e. faire comme tout le monde).

En voici quelques exemples :

- On est deux femmes qui élèvent un enfant
- On est deux femmes qui élèvent un garçon
- On est deux femmes qui élèvent un seul garçon
- On élève notre fils en ville
- On choisit consciemment de faire moins d'argent
- On ne l'envoie pas à la garderie
- On ne l'a pas allaité
- On a osé adopter un enfant de la DPJ


Maintenant, pour mon bon plaisir, voici deux affirmations-indignations :

- PUUUU capable de la secte de l'allaitement maternel! Oui c'est le meilleur lait qu'on peut donner à un enfant, oui c'est une bonne expérience de vie, mais : crissez-moi la paix avec l'allaitement jusqu'à 5 ans et les prétentions non scientifiques sur l'idée qu'un bébé allaité n'est jamais malade, est plus intelligent, forme un lien plus étroit avec sa mère, a plus de chances de remporter l'Oscar du meilleur court-métrage d'animation (pas vrai, pas vrai, pas vrai,... on verra). Faire la part des choses, c'est trop demander? Ciboire!

- PUUUU capable de la secte des CPE! Vous avez besoin de faire garder votre enfant parce que vous êtes deux parents qui devez travailler ou encore parce que vous êtes une famille monoparentale ? FINE! Vous voulez envoyer vos enfants en CPE deux jours par semaine pour faire vos mots-croisés? FINE! Mais, dites-moi, comment est-on passés de : On vous encourage à envoyer vos enfants à la garderie si votre famille en a besoin à : Vite, réservez votre place en CPE, il faut absolument que vous envoyiez votre bébé à la garderie et au plus sacrant. Il faut qu'il socialiiiiiiise! Vite! Vite! - RIDICULE! On a le tour de s'inventer des raisons pour se déculpabiliser...


Est-ce qu'il y a encore des gens de nos jours qui réfléchissent ou bien est-ce que toutes les décisions se prennent sur le pilote automatique? C'est une question de même. On jase, là.

Dans le même ordre d'idées, Boobie m'a mis une horrible toune de Nathalie Simard dans la tête.

Sur ce, bonne cabane à sucre !

12 mars 2009

Ça rime avec Auguste

Bonne fête, brotha.

Vendredi, on est allées choisir nos luminaires de condo (ceux pour lesquels le promoteur nous donne un gros 100$) dans un magasin spécialisé. Hier, Boobie est retournée pour faire quelques changements, puisqu’il y avait un lustre qui ne pouvait pas être posé sur un plafond à douze pieds de hauteur. Incroyablement, malgré le fait qu’on n’a pas acheté ces plafonniers et ces appliques murales au Rona, on a dépensé en-dessous de notre budget et ce, en incluant les taxes et toutes les ampoules. Bref, ça nous coûte facilement 500$ de moins que ce qui était prévu. Je crois qu’on a fait de bons choix. Il n’y a aucun de ces luminaires qui devraient nous tomber sur les nerfs après un an d’utilisation. Et le luxe : on va enfin avoir un gradateur dans la salle à manger! Yeah.

Dans les nouvelles beaucoup plus importantes, le placement à majorité est bel et bien prononcé pour Calixte! La juge a pris la cause en délibéré pour une semaine, mais le TS était absent du bureau vendredi et lundi alors on n’a seulement appris la nouvelle que mardi matin. Les modalités du placement, particulièrement pour les visites, sont celles qui étaient demandées par la DPJ. La différence majeure avec les ‘contacts’ du précédent placement, c’est que les parents doivent se manifester pour les obtenir. On ne parle plus d’évaluation des capacités parentales, ils ne font qu’exercer leur droit de visite. Au rythme où vont les choses et considérant que le père a abandonné l’idée d’élever fiston, il n’y a pas grande visite en vue. Ça tombe bien parce que plus le temps passe et moins Calixte va être intéressé à passer 1h30 dans une salle à néons plate avec maman bio ou papa et une éducatrice qui se fait les ongles. Next step : Demande d’admissibilité à l’adoption. Wow, je suis tellement heureuse qu’on soit rendus là!

Lundi, on est allés visiter notre futur chez-nous. C’était bordélique - il fallait passer sous des structures de métal, un gros tuyau, et grimper une échelle, mais à part ça, c’était ben l’fun de voir l’espace en fer et en bosses. La chambre de Calixte, qui pourtant est d’une bonne taille – je n’ai moi-même jamais eu de chambre si grande sauf celle du Château des Eaux-Claires – paraissait assez petite. Je ne m’en étonne pas, il n’y a rien de pire que de visiter une maison vide pour que toutes les pièces paraissent un peu plus exiguës. La chargée de projet, celle qui nous faisait visiter, a (encore) vanté la grandeur du walk-in, même si ça fait quatorze fois qu’on lui dit qu’on n’a pas de linge. Ça fait un beau rangement intérieur, mais je ne suis pas une vraie fille, moi. Je préfère une chambre vaste avec une garde-robe de merde. Ce que j’ai le mieux aimé au condo, c’est la grandeur (et la hauteur) des fenêtres. Même la plus étroite des fenêtres du rez-de-chaussée, celle située à l’est, fait entrer beaucoup de lumière, tout simplement parce qu’elle est longue, très longue, et qu’elle part quasiment du plancher. J’exagère à peine.

Eh bien, semble-t-il que notre madame cliente pour qui on a fait de la correction de texte à l’automne est de retour à la charge. Ça tombe bien, ça va faire un peu plus de cash pour le déménagement.

03 mars 2009

Avant de savoir

Le passage à la cour pour Calixte a été positif. On n’a pas encore la décision du juge, mais ça ne devrait pas tarder. On ‘sait’ que la décision va être en notre faveur, mais on ne se permet pas de sauter au plafond avant qu’il existe, à la Cour du Québec, un papier officiel et irrévocable qui indique noir sur blanc (ou blanc sur noir si on a du temps à perdre et qu’on sélectionne Invert dans Photoshop) que Calixte est placé dans sa famille d’accueil actuelle de façon permanente. Il y avait un petit quelque chose d’irréel au palais de justice. Le père de Calixte qui est venu nous dire en personne qu’il voulait qu’on adopte son fils, le TS qui a tout de suite parlé de projet d’adoption… La vie de famille banque mixte est vraiment une aventure absurde; un mélange de hasard, de craintes, de joies parentales, de jugements multiples de la cour, d’espérance, de masochisme. Si, en bout de ligne, on l’adopte, ce petit bonichon doux… Je me demande combien de mois ça peut prendre, après que l’adoption soit prononcée, pour qu’on y croie vraiment.

Notre ex-Pou est maintenant notre feu Pou. Auguste est décédé le matin du 27 février. Mort de peine? On ne le saura jamais, mais on se doute que son fantôme de pug laisse une empreinte bien marquée dans un gros nuage moelleux du paradis des chiens.

On devrait aller visiter le Petit condo dans la Prairie cette semaine, en principe. Il n’y aura pas grand-chose à voir, mais ça va nous donner une idée des divisions et peut-être même nous aider vaguement dans le choix des luminaires. Je suis sûre qu’on va trouver ça petit à cause de la finition qui n’est pas commencée. C’est bizarre, je pense que je ne réalise pas vraiment qu’on va habiter là dans un peu plus de deux mois avec tout ce que ça comporte. Calixte va devoir s’habituer à une nouvelle maison et on va, tous les trois, devoir se mettre dans le beat d’un nouvel environnement de vie. On va (re)prendre de nouvelles (vieilles) habitudes, je ne serai plus un personnage témoin dans mes chroniques du transport en commun… Je pense que mon cerveau bloque toute analyse de la situation pour empêcher que je me stresse avec le déménagement.

2009, continue d’être gentille avec moi.